Border-quoi ?

Le trouble borderline ou trouble de la personnalité limite est une maladie psychiatrique complexe.

Selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), près de 2 % de la population mondiale seraient touchés par le trouble de la personnalité borderline, à commencer par les femmes qui représentent près de trois cas de maladie sur quatre.

Selon le psychothérapeute Alain Tortosa, les borderline sont « des Cocotte-Minute, toujours sur le point d’exploser ».

Le trouble borderline peut entraîner l’apparition d’autres maladies psychiatriques comme la dépression, les troubles bipolaires dont la cyclothymie et les troubles anxieux généralisés. Il peut aussi affecter le travail, la vie sociale et les relations interpersonnelles.  Le taux de suicide chez les personnes borderline est particulièrement élevé.

COMMENT DIAGNOSTIQUER LE TROUBLE BORDERLINE ?

Le diagnostic du trouble borderline est difficile. Il se base sur une évaluation psychologique et une consultation avec un psychiatre. Les signes et symptômes de la maladie guident évidemment le diagnostic.

COMMENT DEVIENT-ON BORDERLINE ?

Les causes du trouble de la personnalité limite sont multiples et pas toutes bien établies.

Une histoire de famille…
Il a y une prédisposition génétique à la maladie lorsqu’un membre de sa famille est atteint d’un trouble similaire.

La biologie
Il existe des causes biologiques et chimiques tel que le dérèglement de la production de sérotonine ou des anomalies au niveau cérébral, notamment dans la zone de régulation des émotions.

L’environnement
Il a également été observé que les personnes ayant souffert d’un traumatisme, d’abus sexuel, de maltraitance, de carences affectives, d’un abandon ou d’une séparation difficile durant l’enfance avaient des risques plus élevés de souffrir d’un trouble borderline.

QUELS SONT LES SYMPTOMES ?

  • une hyperémotivité envahissante avec des réactions excessives à la moindre contrariété
  • une hypersensibilité
  • colère très intense et difficulté à la gérer
  • sautes d’humeur (En l’espace de quelques heures, les personnes atteintes de ce trouble peuvent ressentir des émotions extrêmes et totalement opposées).
  • difficulté à réguler et contrôler ses émotions
  • des sentiments chroniques de vide
  • une tendance à s’emporter facilement et de manière impulsive
  • une instabilité affective et émotionnelle importante
  • une capacité réduite à prévoir les conséquences de ses actes
  • une perturbation de l’identité (mauvaise estime de soi ou haine de soi, remise en question de projets ou de sentiments certains, questionnement sur soi, difficultés à analyser son ressenti)
  • une tendance à idéaliser puis à dévaloriser l’autre
  • une instabilité dans les relations interpersonnelles (changements fréquents de partenaires, de milieux professionnels, …)
  • une tendance à la manipulation
  • des efforts effrénés pour éviter les abandons (crainte excessive de ruptures, de séparation et d’éloignement)
  • une peur de la solitude et de l’abandon
  • des symptômes dissociatifs et une idéation persécutoire (impression de sortir de son corps)
  • des comportements dangereux (auto-mutilation, crises de boulimie, tendance au jeu, hyper-sexualité, grosses dépenses, conduite excessive, consommation abusive d’alcool ou de drogues)
  • face à une tension émotionnelle, la personne borderline va avoir tendance à mettre en place une action qui va la soulager très rapidement (une action qui va décharger sa tension émotionnelle), mais qui ne prend pas soin d’elle sur le long terme (exemple : boire de l’alcool, faire des crises de boulimie, tenir des propos blessants auprès d’une personne importante pour soi sur un coup de tête, …)
  • des idées, des menaces ou des gestes suicidaires
  • des problèmes interpersonnelles :
    Les personnes borderlines fonctionnent généralement en tout ou rien, blanc ou noir. On parle de « fonctionnement dichotomique ». Elles vont avoir tendance à être hyper-entière dans les relations, à s’investir rapidement, et pleinement (voire trop). La relation nouvellement investie est généralement idéalisée. Et comme, au fur et à mesure du temps, l’autre ne répond pas à ses attentes, la personne borderline va devoir faire face à la déception. La relation va souvent être intense et instable, marquée par une alternance entre idéalisation de la relation, et dévalorisation. On retrouve également une peur intense de l’abandon, c’est-à-dire que les personnes investies affectivement s’éloignent de soi, rompent la relation. Ceci peut conduire à des comportements excessifs de réassurance, la tendance à tester les limites de la relation, voire des comportements pour se faire aimer de l’autre au détriment du respect de soi.

sources: Psychologies.com, passeportsanté.com, laresponsedupsy.info


L’IMPLICATION DE L’ENTOURAGE

Le trouble borderline est tant une épreuve pour la personne atteinte que pour l’entourage. Chaque famille doit oeuvrer pour trouver un nouvel équilibre autour des aléas émotionnels du malade.

Voici quelques conseils pour l’entourage :

  • être à son écoute
  • Ne pas le juger
  • Être une présence, mais aussi être discret pour lui laisser l’espace nécessaire
  • Ne pas l’infantiliser
  • Ne pas lui faire de remarques blessantes qui risquent de le rabaisser
  • Savoir garder de justes distances pour éviter les relations fusionnelles intenses
  • Ne pas porter de jugement sur les comportements impulsifs, dangereux ou les excès de colère qui sont autant d’appels à l’aide. Les personnes borderline ont avant tout besoin que leur entourage leur rappelle leur affections et leur inquiétude
  • Les encourager à partager leur ressenti, leurs émotions
  • Les rassurer sur leurs qualités, leurs valeurs quand ils font preuve de trouble de l’identité ou d’une mauvaise estime de soi
  • Reconnaître leur sentiment d’injustice ou de rébellion contre l’autorité dont font part les malades
  • Accepter une certaine forme de manipulation si celle-ci peut permettre de gagner la confiance et fixer des limites dans le cercle familial

PEUT-ON EN GUERIR ?

Depuis quelques temps, des études ont confirmé la possibilité de stabiliser cette maladie psychiatrique. Il y a peu, le trouble borderline était considéré encore comme incurable, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Néanmoins l’état de personnalité limite est difficile à cerner, d’autant qu’il est souvent accompagné d’un autre trouble.

Le traitement passe généralement par la prescription d’antidépresseurs et d’anxiolytiques dans le but d’atténuer les symptômes de la dépression et des angoisses. Enfin, des stabilisateurs de l’humeur, les thymorégulateurs, peuvent être prescrits.

Le traitement médicamenteux est complété par une psychothérapie. Un travail de thérapie peut aider les personnes malades à mieux comprendre leur fonctionnement et ainsi à mieux gérer leurs émotions.

LIENS UTILES

Borderline : les montagnes russes émotionnelles – Le Cercle Psy (printemps 2018)